Le cirque ambulant

Cela se passe ce vendredi saint, dans une forêt proche de Pampigny, où est née mon amie M.

Nous avions marché bien dix milles pas avant de trouver la petite cabane.

– Tu vois c’est là que nous venions pour les fêtes de famille. Nos appartements étaient trop petits pour nous réunir.

Nous préparons le feu, sortons les grillades. La salade. Et le vin.

Le chant des oiseaux retrouvé, le bruissement des feuilles des ormes, un magnifique silence vivant.

Et soudain un bruit d’haut parleur, lointain – un peu comme les annonces d’un cirque ambulant en Italie dans les années 60, criées dans des portes-voix

Le bruit métallique s’amplifie et vient hurler à nos oreilles.

– Si tu t’imagines que l’économie mondiale va se plier, tu te trompes, ils l’ont dit ce matin….

Deux cavaliers, un homme et une femme avec un petit chien qui court devant. Ils se parlent à travers la fonction haut-parleur de leur iPhone.

– J’ai toujours détesté les cavaliers, cette manière de nous regarder de haut, mais là cette arrogance, c’est grotesque, me dit M.

Carine B.