J’ai deux amies qui me sont chères. Toutes les deux s’appellent Chantal.
Chantal D. est partie avec son mari fin février dans une station balnéaire chic de la Côte Est des États-Unis.
Son appartement fait face à la plage et à l’océan.
Aujourd’hui, les plages sont interdites. Ils ne savent pas quand ils pourront rentrer.
Chantal m’a dit que les armuriers ont été dévalisés bien avant le papier-cul.
En mai 1970 nous avions dansé tout un après-midi dans ma petite chambre du Grammont 2.
Quand vas-tu te décider à parler d’amour… chantait Sandie Shaw sur mon tourne-disque portatif. Nous dansions sans répit dans la chambre surchauffée.
Nous étions tellement heureuses.
Le lendemain, Chantal D. avait contracté la varicelle. Elle avait treize ans et je n’ai pas pu la voir pendant trois semaines.
Chantal B. habite depuis deux ans avec son deuxième mari à Montpellier.
Leur appartement fait face à la grande poste et leur rue porte le joli nom de Rondelet.
Aujourd’hui, il y a le couvre-feu à Montpellier. Chantal et D. lisent beaucoup.
J’ai connu Chantal B. dans un petit village cévenol. Nous venions d’y acheter une bergerie.
Elle vivait dans un grand mas avec R. et leur petit garçon de 2 ans.
L’été suivant, en 1985, elle a eu un second fils et c’est le premier bébé que j’ai tenu dans mes bras.
Sur la photo, on me voit assise au bord du Gardon avec le petit C. tout serré contre moi.
Carine B.